L'Alliance pour la planète

45 associations signent l’Alliance pour la planète

Ouvrons le carnet rose du monde associatif, avec la venue au monde cette semaine d’un gros bébé prénommé 'Alliance pour la Planète'.
Ce rassemblement regroupe de nombreuses associations et collectifs liés à l’écologie ainsi que des associations représentant la société civile, comme des associations de consommateurs, d’agriculteurs, des syndicats, etc. (1). Un étrange patchwork de sensibilités et d’horizons variés puisqu’on trouve pêle-mêle le WWF main dans la main avec le syndicat CFDT… Doit on s’attendre à des manifs syndicales anti-effet de serre ?… Bref, pour motiver ce mélange des genres, l’Alliance prône, et compte, sur l’adage : l’union fait la force.

Elle affiche d’ores et déjà ses ambitions : 'être une force citoyenne capable d’inverser la tendance, d’inventer et de construire un nouveau pouvoir et un autre avenir', en influant notamment sur les élections de 2007, en promouvant le bio dans les cantines scolaires ou encore en influant sur le BVP (Bureau de vérification de la Publicité) pour que les publicités cessent d’utiliser l’argument écologique pour des produits et des services polluants… Voilà quelques-unes des grandes lignes d’actions inscrites à l’agenda 2006, pour le reste, avouons-le, c’est un peu le flou. Si les orientations générales sont définies par un comité de pilotage ouvert à tous les membres, les actions sur le terrain par contre n’auront pas obligatoirement le soutien de toutes les associations, chacune d’entre elles restant en effet libre de cautionner ou non ce qui sera fait au nom de l’Alliance. Bref si le concept est de parler d’une seule voix pour être entendu, cette voix ne sera pas forcément solidaire.



(1) Liste des associations membres de l’Alliance de la Planète à ce jour : Action Consommation, Adéquations, Agir pour l'environnement, AGRISUD International, ARUTAM, Blue Initiative, CFDT, CNIID, Cœur de Forêt, Comité 21, Conseil National de l’Ordre des Architectes, CRII-GEN, Devenir, Ecoforum, Écologie sans frontière, Enda Tiers-Monde, Festival Science Frontières, Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme, Fondation Sciences Citoyennes, France Nature Environnement, Gaïa, Good Planet, Greenpeace, Groupe SOS, Institut Européen d'Écologie, Interactions TP/TS, L'Age de Faire, Le Club de Budapest, Le singulier universel, Les Amis de la Terre, Les Amis du Vent, Les Marais du Vigueirat, L'Intelligence Verte, MDRGF, NegaWatt, Objectif Bio 2007, Paroles de Nature, Planète Urgence,Planetecologie, Réseau Action Climat,Réseau Cheminements, Société Européenne des Réalisateurs d'Environnement, Syndicat SIMPLES, Tchendukua, Terre et Humanisme et WWF.

(suite de l'article ci-dessous)

Actions de l'Alliance

VISION Ateliers créatifs sur la Vision (pilotes : Eric Julien / Jean-François Maréchal, Tchendukua)
Les ateliers auront comme objectifs de découvrir, partager et enrichir la vision de l’Alliance, telle que nous souhaitons tous la voir à moyen terme.

La Vision fait partie du projet de l’Alliance, donne le sens de l’action et définit l’étoile vers laquelle nous voulons avancer. Les ateliers travailleront en petits groupes, à partir d’un avant-projet, sur des thèmes comme : modes de fonctionnement, valeurs, symboles, personnages, iconographie…La production des groupes fera appel à des techniques d’expression créatives, analogies, associations, dessins, collages…elle se matérialisera sous la forme finale d’une fresque murale intégrant toutes les contributions, dont l’exploitation sera assurée ultérieurement par un groupe de volontaires autour des 2 responsables de l’Atelier.

POLITIQUE Action politique (pilotes : Jean-Philippe Teboul, Les Amis de la Terre, Serge Orru, Les Amis du Vent)

Dans le contexte du changement de société qu’elle veut proposer à nos concitoyens, l’implication de l’Alliance dans la sphère du politique figure parmi ses actions prioritaires. L’Alliance veut, notamment, travailler à interpeller les politiques, par des questions ainsi que des propositions, et à établir un rapport de force qui lui permette de peser dans les programmes et les décisions. A cette fin, un atelier « politique » s’est réuni à plusieurs reprises pour en débattre ainsi qu’émettre des propositions.

Toutefois, les élections présidentielles de 2007 constituent une belle opportunité pour l’Alliance pour faire connaître son projet de société et pour le tester auprès des électeurs français. Le cœur de sa démarche en sera l’élaboration d’une plate-forme de propositions à l’élaboration de laquelle l’Atelier « politique » s’est attelé. Cette plate-forme est destinée à être soumise aux électeurs (à l’automne 2006) pour qu’ils l’endossent avant de constituer la base d’interpellation des candidats à l’élection à la candidature suprême.

L’Alliance souhaite que cette plate-forme couvre l’ensemble des questions de notre société car elles sont systémiquement liées et susceptibles d’avoir un impact, direct ou indirect, sur la santé actuelle et future de la planète soit : les dimensions écologiques mais aussi économiques et sociales. Une première esquisse de cette plate-forme sera présentée et discutée au cours de l’événement du 22 mars.

BIO Le bio dans les cantines scolaires (pilote : Maria Pelletier, Objectif Bio 2007).

Pour sauver l'agriculture biologique, il faut qu'elle apparaisse comme indispensable à chacun et que chacun se sente concerné directement par sa protection et son développement. Pour cela, cette alimentation doit d’abord devenir accessible à tous, afin qu’elle ne soit plus réservée à une élite. C’est pourquoi agir pour la mise en place d’une alimentation bio dans les cantines est un symbole fort, qui peut ensuite devenir un levier pour l’obtention de mesures favorables à l'agriculture biologique.

L'action pour obtenir une alimentation biologique dans les cantines scolaires a donc plusieurs objectifs :

Promouvoir l'agriculture biologique comme système de production alternatif à l'agriculture intensive polluante et obtenir une politique agricole favorable à son développement en France et en Europe ;
Promouvoir l'alimentation biologique comme meilleure pour la santé (pas de chimie, plus de nutriments) ;
Militer, en France et en Europe, pour préserver le modèle existant qui va être réformé et risque d'autoriser l'introduction de produits chimiques, ainsi que des seuils élevés de traces d'OGM.
OGM OGM : stop au maïs transgénique (pilote : Yannick Jadot, Greenpeace).
Depuis 1996, l’Europe résiste aux cultures d’OGM. Il n’y a pas de cultures commerciales d’OGM sur le sol européen, à part en Espagne. Il n’y a quasiment pas de produits contenant des OGM dans les magasins européens.

Or tout cela est menacé aujourd’hui. L’année dernière, le gouvernement français a laissé planter dans le secret plus de 500 ha de maïs transgénique. Pour légaliser la contamination génétique, il s’apprête à passer une loi qui donnera le feu vert aux cultures d’OGM. Des dizaines de milliers d’hectares de maïs transgénique risquent d’être plantés chez nous cette année. Les cultures massives d’OGM vont inévitablement contaminer l’agriculture et l’alimentation françaises et il deviendra impossible d’éviter les OGM.

Le monde entier regarde l’Europe qui résiste. C’est bien pour cela que les principaux pays producteurs d’OGM ont utilisé l’OMC, bras armé du commerce international, pour forcer les consommateurs à ingurgiter des produits OGM qu’ils refusent.

Si on laisse se développer le maïs OGM en France, 1er pays agricole de l’Europe, les OGM se développeront partout dans le monde. C’est pourquoi l’ensemble des associations écologistes doivent se mobiliser de toute urgence pour que le territoire français soit encore « libre d’OGM » en 2006.

ENERGIE ET HABITAT Réduire le "coût" énergétique dans l'habitat (co-piloté par le Réseau Action Climat-France et les Amis de la Terre).

En France, depuis 1990, le secteur de l'habitat a vu ses émissions de gaz à effet de serre augmenter de 19%. En juin 2006, le Plan Climat de lutte contre le changement climatique sera révisé. C'est l'occasion pour les membres de l'Alliance de faire pression sur le Gouvernement pour que la France se dote d'une véritable réglementation dans le secteur de l'habitat.

Des gisements importants d'économies d'énergie peuvent être réalisés dans le secteur de l'habitat (Intervenant : Thomas GUERET de l'association négaWatt). Par ailleurs, la hausse actuelle du prix de l'énergie va accroître la pauvreté thermique qui touche déjà 5 à 10% de la population (Intervenant : Arnaud BRUNEL du CLER).

C'est pourquoi, une action commune entre les membres de l'Alliance permettrait de réduire à la fois la pauvreté thermique et les émissions de gaz à effet de serre.

Pour cela, plusieurs pistes d'actions seront identifiées lors de l'atelier, telles que la réglementation thermique pour les logements anciens, un minimum d'efficacité énergétique dans la construction de logements sociaux (plan Borloo), un diagnostic énergétique affiché sur les offres de vente et de location de logements, la formation des professionnels du bâtiment, un "contrôle technique" périodique et obligatoire des logements etc.

L'atelier permettra de lancer une réflexion commune sur les moyens de garantir à tous un accès à des logements énergétiquement efficaces.

EMPLOIS et ENVIRONNEMENT environemment Emplois et Environnement (pilotes : Jean-Pierre Bompard, CFDT ; Jean-Claude Diebolt, Réseau Cheminements).

On oppose souvent emplois et environnement, en présentant celui-ci comme contraignant, pesant sur la compétitivité économique et menaçant l'emploi. Au contraire, une stratégie de développement durable fait pratiquer un nouveau modèle économique respectueux de l'humain et de la planète.

L'atelier s'applique à présenter et discuter un maximum de cas significatifs, établissant que le dépassement des contradictions crée des emplois porteurs d'un monde ouvert, même s'il est besoin de résoudre des transitions professionnelles délicates pour des secteurs à repenser.

Une seconde voie concerne les entreprises innovantes se réclamant d'une économie solidaire, perspective qui réinstalle le social dans l'économique, harmonise justice et qualité de vie, est attentive aux citoyens et aux ressources à toutes échelles : ces créations de richesses à valeur humaine et environnementale suscitent de nouveaux métiers à promouvoir, à pérenniser, à qualifier.

L'atelier se propose de traduire la perspective solidaire en données aptes à générer des projets d'actions organisables dans la durée : dans les champs des déchets, des énergies, du logement, des transports, de l'alimentation, du patrimoine, du tourisme, des formations.

Le 22 mars, les échanges sont à centrer sur une double approche d'un développement durable : indissociable d'un travail salarié qu'il promeut, il pousse en même temps à instaurer une économie écologique et solidaire.

EAU L’eau et la gestion durable des fleuves au cœur du débat national : les défis à relever (pilote : WWF).

Les enjeux de l’eau nationaux sont de plusieurs ordres : usages conflictuels de l’eau, avec la PAC (irrigation, pollutions par les nitrates, pesticides, drainage et disparition des zones humides) ; l’hydroélectricité ; la sécheresse, les inondations et le rôle des changements climatiques ; la loi sur l’eau, en application de la « Directive Cadre sur l’Eau ». Les conséquences d’une politique déficiente sont, par exemple, une banalisation de nos fleuves, avec une érosion importante de la biodiversité et un gaspillage encore conséquent de la ressource. Comment aller vers la gestion durable des fleuves et de la ressource?

Face à ces enjeux, complexes, puisqu’ils touchent à la production de nourriture ou d’énergie, à l’occupation des zones inondables, on constate un manque de coordination des ONG de la société civile. Pourtant plusieurs initiatives de coordination ont déjà été menées, pour certaines avec succès, sur certaines thématiques dans le domaine de l’eau.

Comment amplifier la capacité à peser dans les indispensables débats, comment influer sur des processus décisionnels encore trop opaques et fermés?

Objectifs de l’action :

Agir de manière forte sur une action symbolique, qui correspond aux préoccupations de sauvegarde de la biodiversité et de développement d’énergies renouvelables autres que la grande hydraulique, action dont les résultats peuvent être atteints dans un avenir proche : l’enlèvement du barrage de Poutès- Monistrol, sur le Haut Allier.
Améliorer le suivi pour une bonne mise en œuvre des textes européens déclinés en France et en particulier la Directive Cadre sur l’Eau, Directive eau potable, directives eaux usées urbaines, directive pollution d’origine agricole.
De façon plus générale, faciliter la mise en œuvre d’ une meilleure coordination sur des actions (lobby, sensibilisation…) à identifier au niveau national pour assurer une gestion durable de la ressource en eau et des milieux aquatiques.
Attentes de l’atelier du 22 mars :
Réfléchir, agir ensemble permettra d’avoir un poids plus important pour parvenir aux résultats escomptés ; l’atelier permettra aussi d’identifier les acteurs intéressés (et les thèmes fédérateurs) et d’identifier des structures pilotes sur les différents points.

INTERNET Internet : pour démultiplier l'efficacité de L'Alliance (pilote : Michel Giran, ADOME).
Les technologies de l'information et de la communication modifient de façon spectaculaire nos possibilités d'interaction, et deviennent des outils incontournables pour le militantisme. Mais les outils aussi bien que les langages, en se multipliant , rendent plus complexes les choix que nous devons faire pour être plus efficaces.

L'objectif de l'atelier est d'identifier ensemble les meilleurs outils informatiques disponibles pour rendre notre action collective plus efficace, et prolonger l'enthousiasme des premières rencontres de l'Alliance. Nous visons à créer un référent internet par association impliquée dans l'Alliance, fondé sur des rencontres régulières entre référents pour utiliser ces outils au maximum de leur potentiel ... afin de démultiplier nos possibilités d'actions concrètes

La volonté de collaboration est là, entre tous les membres de l'Alliance. L'outil Internet permet de transformer l'essai ... A nous de bien jouer !

BVP BVP (Bureau de vérification de la Publicité) (pilote : Séverine Millet).
L’usage qui est fait de l'argument écologique dans les publicités tend à banaliser et minimiser gravement la nécessité impérative de changer nos comportements en donnant à croire que des activités et produits polluants sont écologiques.

Le Bureau de Vérification de la Publicité (BVP), association interprofessionnelle privée et indépendante chargée en France de l'autodiscipline du secteur publicitaire, s'est fixé pour mission de concevoir, avec les acteurs majeurs de la publicité, une déontologie afin que toute publicité soit exemplaire, au-delà de la simple application des lois.

Or, le BVP n'empêche pas qu'une publicité puisse vanter, comme en 2005, les pesticides comme respectueux de l'environnement et la santé.

Les objectifs de l’action sont d’obtenir que les publicités cessent d'utiliser l'argument écologique pour des produits et des services polluants, qu’elles précisent systématiquement la nocivité du produit ou service vanté, et que les associations aient un véritable droit de regard sur ces publicités.

Les associations pour l'environnement doivent devenir des interlocuteurs obligatoires dans le domaine très stratégique de la publicité et de la consommation.

Site de l'alliance pour la planète : http://www.lalliance.fr/