Pilou : eau dans les poumons

Merci beaucoup à toutes pour vos messages plein d'empathie.

Repose en paix Pilou 
Il a eu une belle vie avec vous n'en doutez pas  et il vous accompagnera toujours

Bonjour, j'ai sous-estimé les effets de la peine engendrée par la mort de Pilou. Je suis entré dans une dépression noire avec des pensées suicidaires, c'est un cauchemar. Je ne travaille pas en ce moment et suis donc à la maison mais j'aurais demandé de toutes façons à me faire arrêter logiquement suite à un tel drame. Le pire, c'est que j'ai demandé en pleurs à ma compagne hier soir, jour de la mort de Pilou, de ne pas aller travailler le lendemain pour pouvoir rester avec moi, ce qui me semblait parfaitement légitime et faisable sans problème compte-tenu de son travail mais elle a d'emblée refusé d'accéder à ma demande. j'avais besoin d'elle, j'avais besoin de la présence de quelqu'un, c'est la seule personne en qui j'avais confiance (malgré quelques déboires par le passé, 20 ans qu'on est ensemble), j'avais besoin de quelqu'un qui me réconforte, que nous nous réconfortions l'un l'autre même, mais il faut croire que la peine qu'elle endure n'était pas aussi forte qu'elle puisse envisager de se faire arrêtée quelques jours. Cela a donné lieu à de dures échanges hier et aujourd'hui et à des reproches et surtout cela m'a plongé dans un état d'affliction supplémentaire due à la déception et à l'absence totale de ressources personnelles dans une telle situation. Finalement, elle a été voir le médecin, se sentant coupable sans doute, qui l'a arrêtée.
Elle ne me donne pas réellement d'explications quant à son refus initial autres que des choses factuelles et cela me tourmente énormément, je suis dans un état de désarroi terrible et j'envisage d'arrêter les médicaments que je prends habituellement (même si ce sont de très faibles doses d'un anti-dépresseur et d'un neuroleptique). Je suis à un point que je souhaite mourir. La mort de mon petit chien plus le rejet de ma demande par ma compagne m'ont achevé, je ne sais pas si j'aurai encore le goût de vivre. En tous cas, je suis plongé dans un tourment pire que tout et pourtant, c'est pas faute d'avoir connu des moments très difficiles.

C'est fou comme une perte peut nous affecter que ce soit un humain ou un animal notre peine ne fait pas de disctinction.
Chacun ressent la peine différemment et ta compagne se trouve peut être désarmée devant la tienne d'où son refus de rester au premier à bord. Il est difficile de trouver les mots, de donner du réconfort quand on sait que cela sera de toute façon insuffisant . On ne sait pas toujours réagir de la bonne façon.
Pilou était un chien exceptionnel et tenait un place particulière dans ton cœur et dans ta vie . Malheureusement le temps qui leur etait donné ne lui a fait que passer dans ta vie . Et c'est justement à travers tes souvenirs que tu rends hommage à tout l'amour qu'il t'a apporté, que tu rends leur vie importante pour le reste du monde , tu es lengarant de sa mémoire , sans toi il va tomber dans l'oublie.
La vie de pilou était précieuse et il s'est battu pour le rester ,tu te dois de le faire aussi pour l'honorer .
Fais toi aider ne reste pas seul à souffrir , tu as des structures d'écoute et de soutient . Les médicaments qui sont peu dosés sont justement une béquille mais peut êtres plus adaptés à l'heure d'aujourd'hui tu passes des moments extrêmement difficiles tu as impérativement besoin que tu arrives à passer ce cap . Je ne dis pas sur se sera facile, mais un jour Oui les choses seront plus faciles et ta peine s'allégera .
Le médecin qui t'a prescrit tes médicaments est ton interlocuteur privilégié pour l'instant , retourne le voir et parle lui . Il aura une solution adaptée . Tu n'es pas le seul à vivre une dépression mais toutes les personnes que j'ai connues qui s'en sont sorties se sont fait aider.
Le problème de son entourage c'est que souvent il n'est pas assez à l'écoute ou compréhensif et de toute manière ils n'ont pas les mots car ils sont désarmé devant tant de douleur et se montre maladroit .
Te souhaiter du courage semble si dérisoire mais pourtant il va t'en falloir alors je souhaite que ces mots trouvent véritablement un sens pour toi.

Bonjour J.-C.,

Je comprends votre chagrin et votre désarroi. Moi-même, quand j'ai perdu ma minette Cattleya, il y a 4 ans, cela a été un choc terrible. Elle avait 18 ans, je l'avais eu adolescente, donc vous imaginez tout ce chemin parcouru avec moi. J'ai aussi traîné ma culpabilité de ne pas avoir réussi à la passer à la nourriture rénale et d'avoir ainsi laissé la place à une aggravation plus rapide de l'IRC.
J'étais folle de chagrin, j'ai pris des antidépresseurs (en vain d'ailleurs j'étais toujours dans le brouillard), mais je n'ai pas voulu être arrêtée, parce que me plonger dans le travail (jusqu'au cou) était un moyen de ne pas y penser. Peut-être est-ce la même attitude qu'a voulu prendre votre compagne ?
Seul le temps et la bienveillance de mon entourage m'ont permis de me sortir de ce trou noir. Et aussi Tipoune, ma minette d'aujourd'hui 14 ans. Je me suis rendue compte qu'elle aussi subissait de plein fouet la perte de Cattleya et que je me devais de plus m'occuper d'elle. Je croyais l'aimer moins que Cattleya que je considérais comme la minette de ma vie, mais c'était juste un amour différent, je l'adore tout autant et m'occuper mieux d'elle m'a permis aussi de remonter la pente.
Je vous souhaite beaucoup de courage : là il est trop tôt, mais le souvenir apaisé de votre Pilou viendra peu à peu.

Bonjour J-C. Toutes les personnes qui participent á ce forum ont connu le désaroi de la maladie et la perte d´une personne -humaine ou animale- et connaissent par expérience votre douleur. Chacun réagit comme il peut á cette douleur immense. Et sans doute votre compagne aimait de tout coeur Pilou, comme vous. Mais chacun de nous á ses propres besoins, légitimes, face á la douleur extrème.
Vous avez tout deux donné une vie merveilleuse á Pilou. Pleine d´amour et d´attentions. Et vous avez fait tout ce qu´on peut faire pour lui présèrver la vie et la santé.
Mais nous ne sommes pas des dieux qui puissent éviter la mort. Il y a des choses impossibles á éviter et la mort en est une. Ce que nous pouvons faire c´est offrir une vie d´amour et protection et c´est ce que vous avez fait pour  Pilou, et Pilou vous l´a rendu avec tout son amour.
Les médecines aident á apaiser un peu la douleur: on s`en sort d´une dépression: c´est dur mais on y arrive avec le soutien des médecins.
Et comme vous dit KLou, un autre petit Pilou peut être quelque part, à attendre la belle vie que vous pouvez lui donner: il ne remplacera jamais Pilou, mais il aura lui aussi sa petite place au paradis.
Le temps passera et la douleur s´apaisera peu á peu, bien que le souvenir restera pour toujours.
Je vous souhaite beaucoup de courage: nous comprenons tous votre douleur: nous l´avons tous vécue... et nous la vivrons encore, quand nos petits ne pourront plus se battre contre la maladie.

Bonjour à tou-te-s,

Merci énormément pour vos messages que j'ai bien lus et appréciés bien évidemment.
J'ai pu remonter doucement la pente depuis jeudi dernier, où il y a eu un déclic, grâce à de l'aide extérieure : ma psychologue, à qui j'avais envoyé un sms de détresse complètement désabusé et mortifère, qui a appelé les urgences pour qu'on me joigne et puis ensuite ma généraliste que j'ai accepté d'aller voir grâce à la dame des urgences à qui j'ai finalement bien voulu parler et ai donc eue au téléphone car je ne voulais auparavant parler à personne, j'avais arrêté de manger depuis deux jours (bon, c'est pas non plus grand chose) et de prendre mes médicaments habituels. J'ai pu aussi longuement discuter avec ma compagne avant d'avoir les urgences et après, et donc après avoir vu ma psychologue finalement et ma généraliste, j'ai fini par sortir de l'état mortifère dans lequel je m'étais enfermé. ça a été dur, très dur mais ça y est, là, je me stabilise, ma peine est là mais je suis sorti de l'état de choc et de sidération. Je pense beaucoup à Pilou à chaque fois qu'une situation s'y prête, quand on monte en voiture et qu'on se dit "et Pilou, il est déjà monté derrière ?", quand on mange et qu'il était toujours là à attendre qu'on lui donne un petit quelque chose ou qu'on ait fini qu'il puisse lécher les plats et plein d'autres occasions encore.
Les deuils s'accumulent au fil des ans, les douleurs s'appaisent doucement mais j'ai l'impression malgré tout que ma conscience se charge chaque fois d'un nouveau traumatisme, ma conscience s'alourdit (je suis du genre, il est vrai, à retenir davantage les souffrances plutôt que les moments joyeux).
J'ai déjà posé la question à plusieurs personnes ressources mais je vous la poserais bien aussi pour entendre davantage d'expériences encore : "Comment faites-vous pour supporter les souffrances de ce monde et a fortiori pour vivre heureux/-ses, si tel est le cas, en connaissance de la souffrance des êtres ?"

Je suis bien heureuse de lire ces paroles. Tu as su prendre les bonnes décisions. Entouré, soutenu tu vas arriver à retrouver ton équilibre .
Oui comme à chaque fois et comme tous il nous faut du temps pour ne pas se retrouver plongé dans la peine et la douleur à tous ces petits gestes et moments quotidiens qu'on a partagé avec nos petits trésors disparus .

Quand ils s'en vont ils emportent avec eux nos beaux souvenirs et tout un pan de notre vie bien souvent . La vie est ainsi faite que plusieurs compagnons se succéderont dans nos vies , quand l'un part il laisse en héritage la personne que l'on est devenue à son contact, l'expérience que l'on a acquise au près de lui et qui nous enrichit et chaque nouvel arrivant bénéficie de cette richesse . Quelque part dans la relation que l'on vit avec lui toutes celles passées perdurent à travers elle. Ce n'est donc pas une fin mais une continuité. Cela n'empêche pas le chagrin , la douleur de l'absence mais c'est une philosophie de vie qui me permet de temporiser l'effet qu'à sur moi leur perte.