L'Union européenne ferme ses portes aux produits de la chasse aux phoques

Avant hier, les députés européens ont décidé d'interdire l'importation des peaux de phoque et des autres produits dérivés, à la veille d'un sommet avec le Canada, premier exportateur au monde, qui devrait porter plainte devant l'OMC.


« C'est une victoire sur la barbarie », selon la Fondation Brigitte Bardot de défense des animaux, sur « des pratiques répugnantes et cruelles », selon le commissaire européen à l'Environnement, Stavros Dimas. Ce dernier est à l'origine du texte adopté hier par le Parlement de Strasbourg et qui interdit l'importation, à partir de 2010, des peaux de phoque, ainsi que les viandes, l'huile, les organes, les graisses et les produits pharmaceutiques présentés comme suppléments d'acide gras oméga 3.


L'Union européenne autorisera seulement la vente, « à des fins non lucratives », des produits provenant de la chasse traditionnelle pratiquée par les communautés inuits.



À la demande de la Suède, de la Finlande et du Royaume-Uni, le texte permet également de vendre localement les peaux et les produits des phoques abattus pour réguler les colonies.



Les Vingt-Sept peuvent en outre autoriser le transit par leur territoire des produits du phoque exportés par le Canada vers la Russie.


Le fait que l'embargo a été approuvé à la veille d'un sommet entre l'Union européenne et le Canada, premier exportateur mondial de ce type de produits, à Prague est un hasard du calendrier, selon Bruxelles.

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Énormes pressions

Un calendrier modifié sans cesse par les énormes pressions exercées par les autorités canadiennes et par certains pays européens pour modifier un texte en cours d'élaboration depuis plusieurs mois.

Les défenseurs des phoques sont d'ailleurs restés mobilisés jusqu'au dernier moment, notamment les militants du Fonds international pour la protection des animaux (IFAW) qui ont installé un bébé phoque géant gonflable dès lundi devant le Parlement européen.

Il reste que le vote d'hier risque d'assombrir la réunion de Prague, censé être dominée par les sujets commerciaux. D'autant que le Canada et la Norvège ont l'intention de porter plainte devant l'Organisation mondiale du commerce (OMC).