Campagne de vaccination antirabique des renards

Une campagne de vaccination des renards contre la rage est lancée dans l'est de la France

L'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) a annoncé, lundi 16 mai, qu'une campagne de vaccination orale des renards contre la rage allait être menée dans trois départements de l'est de la France.

Cette décision a été prise par la direction générale de l'alimentation du ministère de l'agriculture sur avis du laboratoire de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments (Afssa) situé à Nancy et spécialisé dans la lutte contre la rage animale.

Elle fait suite à l'évolution de la situation épidémiologique observée en Allemagne, où l'on observe depuis décembre 2004 une hausse du nombre de cas dans la faune sauvage ainsi qu'une extension de la surface contaminée.

En France, la campagne de vaccination sera menée sur une zone de 4 100 km2 située à l'extrême est de la France, entre Thionville et Strasbourg, dans les départements du Bas-Rhin, de la Moselle, et de Meurthe-et-Moselle. Commencée le mardi 17 mai, cette campagne, d'un coût total d'environ 300 000 euros, durera huit jours. L'objectif est d'établir au plus vite un cordon sanitaire de protection le long de la frontière avec l'Allemagne et le Luxembourg.

INDISPENSABLE

"Nous sommes particulièrement inquiets de l'évolution de la situation allemande, explique Florence Cliquet, directrice du centre de référence de l'Afssa. Au début de 2004 la rage n'était présente que dans le land de Hesse, puis le Bade-Wurtemberg a été réinfecté ainsi, il y a peu, que celui de Rhénanie-Palatinat, témoignant du franchissement du Rhin. Il était donc devenu indispensable de reprendre la vaccination."

Venue du centre de l'Europe, la rage était réapparue en France en 1968 alors qu'elle avait disparu de l'Hexagone depuis un demi-siècle. En une trentaine d'années, près de 50 000 cas d'infection par le virus rabique ont été diagnostiqués, dont environ 40 000 chez des animaux sauvages et 10 000 chez des animaux domestiques. A la fin des années 1980, les pouvoirs publics avaient décidé d'entreprendre une action de grande ampleur visant à l'éradication de cette zoonose ­ maladie infectieuse des animaux transmissible à l'être humain ­ dès l'an 2000.

L'inquiétude des spécialistes résultait notamment de la découverte de la contamination d'un renard dans le département du Cher, une observation témoignant de la rapidité de la progression du virus. Déplaçant depuis une vingtaine d'années son front d'est en ouest, l'épidémie s'était alors partagée en deux branches. L'une avait contourné Paris par le nord pour gagner les départements de la Seine-Maritime et de l'Eure, tandis que l'autre gagnait la Nièvre puis le Cher.

Des campagnes intensives de vaccination des renards avaient alors été menées dans plusieurs départements du nord-est et de l'est de la France. En pratique le vaccin antirabique est dissimulé dans des appâts alimentaires, dont ces animaux sont très friands. Ces appâts sont répandus par hélicoptère. Le vaccin, fait de virus vivants enfermés dans une capsule, est incorporé dans une tablette alimentaire faite de graisses animales et de farine de poisson.

Le dernier cas français de rage vulpine a été enregistré le 23 décembre 1998. Les autorités sanitaires avaient décidé toutefois la poursuite des campagnes de vaccination des renards jusqu'en 2003. La France a été officiellement déclarée indemne de rage en 2001, situation qui a conduit à l'arrêt de la vaccination antirabique des animaux domestiques.Jean-Yves Nau - Le Monde 18 mai 2005

Sur le même sujet, communiqué de l'AFP du 17 mai 2005

Campagne de vaccination du renard contre la rage dans l'Est de la France

17-05 12:36:00 Une campagne de vaccination du renard contre la rage démarre pour 8 jours dans l'Est de la France pour parer au risque de contamination depuis l'Allemagne, où sévit une épidémie, selon un communiqué mardi de l'Agence française de sécurité sanitaire des aliments.

Une trentaine de cas de rage, chez des renards principalement, ont été détectés ces derniers mois dans trois Lander allemands (Rhénanie-Palatinat, Bade-Wurtemberg et Hesse). La hausse depuis décembre du nombre de cas et des surfaces contaminées a conduit les autorités sanitaires françaises à lancer une campagne de vaccination. Le dernier cas de renard enragé remonte à 1998 en France et le pays a été déclaré indemne de la maladie depuis 2001. Des campagnes de vaccination orale des renards ont toutefois été menées à titre préventif jusqu'en 2003 en raison de foyers de rage le long de la frontière.

Des appâts (sous la forme de croquettes) contenant une dose de vaccin antirabique vont être largués sur une zone de 4.100 km située à l'extrême est de la France (Bas-Rhin, Moselle, Meurthe et Moselle). L'objectif de cette campagne de 8 jours est "d'établir un cordon de protection le long de la frontière", indique le communiqué.

Les renards sont les principaux vecteurs de la rage, une maladie mortelle pour l'homme.
AFP LE 17/05/05




La vaccination des renards se fait par voie bucale.
Introduite en Europe en 1978, à titre expérimental en Suisse, cette méthode d'interruption du cycle de la rage est recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (O.M.S.) et l'Organisation internationale des épizooties (O.I.E.).

Méthode de vaccination :
Elle consiste à déposer, dans les zones contaminées ou directement menacées, des appâts appétents pour les renards, renfermant une capsule contenant un vaccin antirabique.

Deux vaccins sont utilisés en France :
- le SAG2 des laboratoires VIRBAC
- le RABORAL des laboratoires MERIAL Les campagnes de vaccination ont lieu au printemps et à l'automne, et sont menées au minimum trois fois de suite sur une même zone.

Au début des premières campagnes de vaccination encore expérimentales, les appâts étaient déposés à pied sur de petites surfaces. Les limites de cette technique sont apparues rapidement lorsqu'il a fallu traiter de plus grandes superficies.
Aussi, depuis 1988, les appâts sont largués depuis des hélicoptères, méthode qui offre les garanties d'efficacité et de rapidité d'intervention.

Lors d'une campagne de vaccination, 15 à 25 appâts sont distribués en moyenne par km (nombre variant en fonction de la topographie du terrain et du risque rabique présenté par la zone traitée)

Quelles conséquences sur les chats et les chiens?

IL n'y a pas lieu de s'inquiéter pour nos chats et nos chiens. Les mesures de prévention prises actuellement, permettront d'endiguer l'entrée de la rage sur le territoire français.

Rappelons que la vaccination antirabique des animaux domestiques n'est plus obligatoire. Elle n'a d'ailleurs jamais été généralisée. Lors de l'extension maximale de la rage du renard dans les années 90, l'exigence de la vaccination concernait des chiens et des chats dans 36 départements au plus fort de l'épidémie. La France est depuis devenue officiellement indemne de rage (l'arrêté ministériel du 30 avril 2001).

La vaccination antirabique des carnivores domestiques reste cependant obligatoire dans certains cas.

Pour tous les chiens appartenant à la catégorie 1 et 2 de la loi du 6 janvier 1999.
Pour les animaux résidant dans le département de la Moselle.
Pour voyager en Corse, dans les DOM-TOM et dans de nombreux pays étrangers comme le Royaume-Uni.
Pour pouvoir emmener votre animal,
- dans les centres de vacances,
- les campings,
- les chenils,
- les regroupements d'animaux,
- les ventes et cessions d'animaux familiers.
Pour les lévriers de course.
Pour les chiens et chats inscrits dans un rassemblement ou une exposition et ne provenant pas de pays non indemnes de rage depuis au moins 3 ans.
Dans un arrêté publié le 3 septembre 2004, la Direction générale de l'alimentation a renforcé le dispositif réglementaire au regard de la rage dans les départements de la Dordogne, de la Gironde et du Lot et Garonne.

Prévention

Nous gardons tous en mémoire le drame récent des euthanasies de dizaines de chats et de chiens dans le Sud- Ouest de la France, intervenues après la découverte d'un chien contaminé entré sans contrôle sanitaire sur le territoire.

Nous ne pouvons naïvement imaginer que ce drame et ses conséquences restent isolés . Par mesure de prévention, la majorité des vétérinaires préconisent la vaccination antirabique des chats et des chiens.

Je suis bien contente que mes chats soient vaccinés contre la rage.

oui tu as bien raison Mono, les miens aussi ont toujours été vaccinés. Avec cette maladie, quand on se rend compte qu'il fallait vacciner, c'est souvent trop tard. J'ai tellement été choquée par ce qui s'est passé dans le S-O que je ne manque pas une occasion de dire l'importance d'une telle vaccination. Ca peut arriver n'importe où, n'importe quand.

Petits rappels : La rage est présente en Europe depuis au moins 4000 ans.
La dernière grande épidémie est venue de l'est en 1966.

En Belgique, depuis 1966, seuls des cas importés de l’étranger ont encore été déclarés chez l’homme (un cas en 1972, 1981 et 1988). Depuis 1999, plus aucun cas de rage n’a été enregistré chez des animaux, grâce à des campagnes de vaccination systématique du renard.
En Belgique, les campagnes de vaccination entreprises par les chercheurs et demandées avec insistance par les sociétés de protection ont débuté en 1986 avec des expériences pilotes. Aujourd'hui, la rage est éradiquée, les campagnes de vaccination se font 2 x l'an et les résultats sont incontestables (on distribue des capsules de vaccin par avion ou hélicoptère en quadrillant les zones à risque).

Je vai svous faire crier : ma véto n'est pas partisan de faire vacciner mes chattounes contre la rage. Il n'y aurait aucun danger extérieur, selon elle. Par contre Utopie risquerait de faire une réaction importante après inoculation du vaccin... ?

Tu sais Cha, mon véto avait arrêté de vacciner Gringo contre la rage. A l'époque il n'a pas voulu vraiment me dire pourquoi, et je ne connais toujours pas la raison d'ailleurs. L'an dernier il a accepté de le vacciner parce que j'ai insisté.

Moi, je n'ai pas demandé.

J'ai juste dit que je venais pour les vaccins et le véto a fait la rage.
Dans la clinique où je vais, ils le font systématiquement, je pense.