Création officielle du parc marin d'Iroise, premier du genre

L e Parc naturel marin d'Iroise, le premier du genre en France, a été officiellement créé dans l'Ouest du Finistère par un décret du Premier ministre publié mardi au Journal officiel.

Le nouvel espace protégé s'étendra sur quelque 3.500 km2 à la confluence de l'Atlantique et de la Manche, entre le Nord de l'île d'Ouessant et le Sud de l'île de Sein, jusqu'à la limite des eaux territoriales françaises.

La vocation des parcs naturels marins est d'améliorer la connaissance et la protection du milieu, ainsi que le développement d'activités durables.

Iroise recèle une "remarquable diversité des habitats marins" comportant un "caractère exceptionnel" pour certains d'entre eux, ainsi que "des espèces rares et menacées, notamment des colonies d'oiseaux de mer et de mammifères marins".

Le décret souligne "la productivité exceptionnelle du milieu marin", les "richesses halieutiques" et "la qualité reconnue de la production par des communautés de pêcheurs engagées dans une démarche d'exploitation durable des ressources". Il rappelle aussi "l'importance culturelle du patrimoine maritime notamment architectural et archéologique témoin d'une tradition maritime riche et ancienne".

Le conseil de gestion du parc sera composé de six représentants de l'Etat, onze des collectivités territoriales ou de leurs groupements, un du syndicat mixte chargé de la gestion du parc naturel régional d'Armorique, douze des organisations représentatives des professionnels, huit des organisations d'usagers, deux d'associations de protection de l'environnement et neuf personnalités qualifiées.

Les orientations de gestion du parc vont du "maintien en bon état de conservation des populations des espèces protégées, rares ou menacées et de leurs habitats" à la "réduction des pollutions d'origine terrestre, ainsi que du risque de pollutions maritimes et portuaires diffuses ou accidentelles" en passant par la "maîtrise des activités d'extraction de matériaux" et l'"exploitation durable des ressources halieutiques".

source : AFP

Actualité Finistère
Édition du mercredi 03 octobre 2007


Les anciens locaux de Radio Conquet devrait accueillir le siège du Parc naturel marin d'Iroise.
Le Parc marin d'Iroise prend ses marques
Officiellement créé depuis hier, le nouvel espace protégé se donne maintenant trois ans pour atteindre sa vitesse de croisière. D'ores et déjà, une extension est envisagée.
Le Parc naturel marin d'Iroise est désormais une réalité. Signé par le Premier ministre, François Fillon, le décret de création est paru hier au Journal officiel.

Geneviève Rousseau, directrice adjointe de l'Agence des aires marines protégées, organisme de tutelle du Parc marin, rend hommage à l'opiniâtreté des porteurs du projet... et à ses détracteurs. « Les Bretons ont joué un sacré rôle. L'opposition n'a pas été inutile. Elle a obligé l'administration à s'apercevoir que la formule du Parc national n'était pas adaptée. »

La création du Parc marin découle aussi des engagements internationaux pris par la France en matière d'environnement. Pourquoi la mer d'Iroise ? « La procédure était déjà en route. Et il était plus facile de commencer par un milieu peu dégradé. »

Les menaces existent pourtant. Geneviève Rousseau rappelle que la langouste a quasiment disparu des parages de Sein en l'espace d'une quinzaine d'années.

Officiellement créé depuis hier, le Parc marin d'Iroise se donne maintenant trois ans pour atteindre sa vitesse de croisière. Acte fondateur, l'installation du conseil de gestion aura lieu en décembre prochain.

Pas de « passage en force »

Ce conseil de gestion 49 membres, quatre de plus que dans la première mouture du décret. Cet élargissement répond à l'une des recommandations formulées par les commissaires enquêteurs à l'issue de l'enquête publique au mois de mars.

« Il était difficile de faire plus si l'on ne veut pas d'un conseil de gestion pléthorique en cas d'extension du Parc marin au nord et au sud », affirme Geneviève Rousseau, directrice adjointe de l'Agence des aires marines protégées, organisme de tutelle du Parc marin.

Le décret de François Fillon n'évoque pas cette éventualité. Mais elle se trouve toujours dans les tuyaux. Il s'agit d'étendre le Parc marin jusqu'à l'Aber Wrac'h et d'y réintégrer le pourtour du Cap Sizun. Cette extension fera l'objet d'une enquête publique qui aura lieu d'ici deux ans « comme prévu ».

Élaboré d'ici trois ans, le plan de gestion précisera les mesures concrètes prise en matière de protection du milieu, de connaissance et de développement durable. « Pour des raisons juridiques, il n'est pas possible de le soumettre à une enquête publique, indique Geneviève Rousseau. Mais un document en donnera les grandes lignes lors de la procédure d'extension. »

L'ancienne directrice de la Mission du Parc marin réfute toute idée de « passage en force ». Elle affirme que les réserves émises par les commissaires enquêteurs sont bien prises en compte. « Elles ne peuvent être levées immédiatement puisque l'on nous a donné deux ans pour le faire. »

Les anciens locaux de Radio Conquet devraient accueillir le siège du Parc naturel marin d'Iroise. Le personnel, une trentaine de personnes, comprendra un directeur, deux ou trois chargés de mission et des agents venus de différentes administrations (Office de la chasse, Conseil supérieur de la pêche, Parcs nationaux).

Olivier MÉLENNEC.

- Le décret de création du Parc natuel marin d'Iroise est consultable sur le site http://www.journal-officiel.gouv.fr

Ouest-France